LA CRÉATION D’ADAM
La Création d’Adam est un détail sur la fresque de la voûte de la Chapelle Sixtine peinte par Michel-Ange entre 1511 et 1512.
Elle représente la naissance de l’Adam biblique, selon le passage correspondant dans le Livre de la Genèse. La fresque est considérée comme un travail majeur de la Haute Renaissance et fut commandée par le Pape Jules II au moment où Michel-Ange travaillait sur la tombe du Pape.
Cette scène est l’une des plus célèbres parmi les fresques des grandes voûtes de la Chapelle Sixtine par Michel-Ange et se trouve à côté d’une pièce similaire, la Création d’Ève, ainsi que d’une autre scène majeure, la Séparation des Eaux et de la Terre.
La représentation d’Adam par Michel-Ange est assez différente des autres travaux précédents figurant la Création. Dans cette image, Dieu et Adam se font face, Dieu flottant dans le ciel, entouré par des personnages angéliques et d’un manteau fluide agité par le vent. Plusieurs personnes ont remarqué que le manteau rouge qui entoure les personnages célestes ressemble à un utérus et il est possible, considérant les connaissances anatomiques de Michel-Ange, que ce soit délibéré et symbolique des concepts de création et de fertilité.
Dans cette image, Dieu apparaît comme un vieil homme, en tant que figure paternelle avec une grande barbe grise, mais son corps et vigoureux et musclé, donnant une impression de pouvoir. Cette représentation de Dieu avec un corps tangible et puissant, poussé en avant dans une action pure, est très différente des images habituelles de Dieu dans l’art occidental, en tant que roi immobile, exerçant son pouvoir depuis un trône. A la place de vêtements royaux, il porte une tunique simple découvrant ses bras et ses jambes. Dans un sens, cela permet de rendre Dieu plus humain, plus personnel, moins éloigné de l’humanité et plus impliqué dans les événements sur Terre.
En contraste avec les actions déterminées de Dieu, Adam est étendu de façon nonchalante et tend un bras désinvolte vers l’index de Dieu. Ce toucher divin veut représenter l’étincelle divine de vie que Dieu donne aux êtres humains. Les deux personnages possèdent des caractéristiques semblables, dans leurs postures tout comme dans la forme de leurs corps, ce qui voudrait refléter l’idée selon laquelle Dieu a créé l’homme à son image.
Un autre sujet d’interrogation dans cette fresque concerne l’identité des autres personnages qui apparaissent dans les drapés qui entourent Dieu. Prenons par exemple cette figure féminine qui se trouve directement sous le bras gauche de Dieu et qui regarde vers Adam. Généralement, on pense qu’il s’agit d’Ève, présente en esprit alors qu’elle anticipe sa propre création à travers le corps d’Adam mais d’autres pensent plutôt qu’il pourrait s’agir de Marie, mère de Jésus, et que l’enfant à sa gauche, que Dieu tient par l’épaule, serait Jésus lui-même. S’il s’avérait que cette spéculation soit vraie, alors cette scène est hautement symbolique et annonce la venue du Christ qui délivrera l’humanité du péché originel d’Adam. Il est également possible que ce personnage soit simplement un ange à l’aspect particulièrement féminin, sans aucune signification particulière.