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La «crise» de la tulipe aux Pays-Bas, c’est en 1637.
Le 6 février 1637, dans les tavernes d’Amsterdam et Harlem, villes opulentes des Provinces-Unies (Pays-Bas actuels), des négociants se retrouvent comme à l’habitude pour acheter et vendre des tulipes. Il ne s’agit que de promesses de ventes car les bulbes ne seront disponibles qu’au printemps…
Mais voilà qu’en rupture avec les semaines précédentes, les acheteurs se font réticents. Les cours, qui avaient atteint des sommets pharamineux dans les mois précédents, entament une tout aussi vertigineuse plongée.
Sur la base de quelques compte-rendus d’actualité, un journaliste britannique du XIXe siècle verra dans ce phénomène la première bulle spéculative de l’Histoire, prélude à la faillite de Law ou à notre «crise des subprimes» (2008). Sans doute son interprétation est-elle très exagérée.
Les Pays-Bas du Siècle d’Or
La «tulipmania» est à replacer dans le contexte politique et économique du temps : les Provinces-Unies sont alors en conflit contre l’Espagne pour obtenir leur indépendance, qui ne sera reconnue qu’en 1648, au terme d’une «Guerre de Quatre-Vingts ans».
Ce conflit permet aux commerçants néerlandais de s’enrichir considérablement. En effet, les armées espagnoles sévissent surtout au sud de l’Escaut (Schelde en flamand), dans ce qui deviendra bien plus tard la Belgique. En réaction, les Provinces-Unies bloquent l’estuaire de ce fleuve qui relie Anvers à la mer. Le port est ainsi ruiné et beaucoup de ses commerçants se réfugient au nord où ils contribuent à l’extraordinaire développement d’Amsterdam et des autres ports néerlandais.
Le commerce international, en direction de la Baltique, de la Méditerranée, mais aussi vers l’Asie, permet au pays de connaître son Âge d’or, avec la fondation en 1602 de la très lucrative Compagnie des Indes orientales (VOC). Amsterdam devient également la principale place financière d’Europe, grâce à un développement des techniques bancaires encouragé par l’État. La passion pour les objets exotiques se développe rapidement dans cette région ouverte sur le monde : on songe aux tableaux de Rembrandt ou encore de Vermeer, où abondent costumes, objets et personnages magnifiques.

Vanité, par Jacon Marrell (1611)