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La mort heureuse de Félix Faure, c’est en 1899.
Émotion à l’Élysée. Le président de la République est mort dans les bras de sa maîtresse. Cela s’est passé le 16 février 1899… Ce n’est pas de nos jours que l’on verrait des choses pareilles…
La victime, Félix Faure, était un bel homme de 58 ans avec une fine moustache tournée à la façon de Guy de Maupassant. Ses contemporains le surnommaient affectueusement le «Président Soleil» en raison de son amour du faste.
La rumeur publique crut d’abord que sa compagne des derniers instants était Cécile Sorel, une actrice célèbre du moment. On sut dix ans après qu’il s’agissait d’une demi-mondaine du nom de Marguerite Steinheil.
On prête à Georges Clemenceau le mot suivant : «Félix Faure est retourné au néant, il a dû se sentir chez lui».
Il est vrai que le président n’avait rien accompli de marquant même s’il possède aujourd’hui une belle avenue parisienne et une station de métro à son nom.
On retient seulement qu’il s’opposa à la révision du procès du capitaine juif Alfred Dreyfus, faussement accusé de trahison, et que son gouvernement dut céder aux Anglais le Soudan après le bras de fer de Fachoda.
Deux jours après sa mort, les députés et les sénateurs réunis en Congrès à Versailles élisent son successeur, Émile Loubet, connu pour être dreyfusard. Le nouveau président est aussitôt conspué aux cris de «Élu des Juifs !»
Quelques jours plus tard, pendant les funérailles de Félix Faure, le polémiste Paul Déroulède tente d’entraîner un général dans un coup d’État en vue de faire la guerre à l’Allemagne. Il est temporairement banni.