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L’AGE MUR (CAMILLE CLAUDEL) 3 octobre, 2011
Après la rupture entre Camille Claudel et Rodin, ce dernier essaya de l’aider par personne interposée et obtint du directeur des Beaux-Arts une commande de l’Etat. L’âge mûr fut commandé en 1895, exposé en 1899, mais le bronze ne fut jamais commandé et le plâtre ne fut jamais livré par Camille Claudel. C’est le capitaine Tissier qui finalement commanda le premier bronze en 1902.
Le groupe évoque l’hésitation de Rodin entre son ancienne maîtresse, qui devait l’emporter, et Camille qui, pour le retenir, se penche en avant. Au-delà de son histoire personnelle, Camille réalise une oeuvre symbolique qui entraîne une méditation sur les rapports humains. Elle-même s’y incarne sous les traits d’un personnage qu’elle nomme l’Implorante, marquant ainsi le tragique attaché à sa destinée.
L’homme à la fin de sa maturité est vertigineusement entraîné par l’âge tandis qu’il tend une main inutile vers la jeunesse. Les figures nues sont entourées de draperies volantes qui accentuent la rapidité de la marche. Les grandes obliques fuient. Paul Claudel en parlait ainsi : « Ma soeur Camille, Implorante, humiliée à genoux, cette superbe, cette orgueilleuse, et savez-vous ce qui s’arrache à elle, en ce moment même, sous vos yeux, c’est son âme ».