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Naissance de Georges Méliès, c’est en 1861.
8 décembre 1861 à Paris – 21 janvier 1938 à Orly
Le magicien Georges Méliès, ayant découver le cinéma des frères Lumière, a immédiatement perçu l’immense potentiel de cette attraction de foire et en a fait un septième Art…
Le prestidigitateur Georges Méliès a 33 ans quand il assiste à la première séance publique des frères Lumière. Cela se passe le 28 décembre 1895, au Grand Café du boulevard des Capucines, à Paris.
Ébloui, il entrevoit le premier la dimension artistique du cinéma et va la révéler au public.
Visionnaire
Fils de famille aisée, Georges Méliès a fait son service militaire à Blois, la ville du prestidigitateur Robert Houdin (1805-1871). C’est ainsi qu’il a découvert sa vocation. Il va à Londres s’initier à la magie et, de retour à Paris, vend ses parts dans l’entreprise familiale pour acheter le petit théâtre parisien de Robert Houdin. Très vite, il acquiert à son tour une belle réputation de prestidigitateur.
Après la séance mémorable des frères Lumière, il se porte acquéreur de leur appareil. Mais Auguste refuse de le vendre, lui disant : «Remerciez-moi, je vous évite la ruine, car cet appareil, simple curiosité scientifique, n’a aucun avenir commercial !»
Sans se décourager, Georges Méliès fabrique son propre appareil à l’imitation de celui des frères Lumière. C’est le «kinétograph». Dès 1896, pour renouveler l’intérêt du public, il a l’idée de monter des fictions et invente les premiers effets spéciaux du cinéma.
L’histoire de cette invention est curieuse : Georges Méliès était en train de tourner une scène de rue sur les grands boulevards quand son appareil s’est bloqué pendant une minute. Au développement, il a découvert sur la pellicule un omnibus Madeleine-Bastille soudainement mué en… corbillard ! Tandis que son technicien se disposait à jeter la pellicule, il l’en empêcha, saisissant tout de suite le ressort comique de l’incident (Stanley Kubrick perçait déjà sous le magicien).
Georges Méliès s’attire d’emblée un grand succès auprès du public par sa fantaisie et son imaginaire qui tranchent avec la vulgarité de la plupart des réalisateurs de l’époque. Aujourd’hui encore, son art suscite l’intérêt des professionnels et des amateurs.
À Montreuil-sous-Bois, près de Paris, il ouvre en 1897 un studio cinématographique, crée sa propre compagnie, la Star-Film, et, dans les deux décennies suivantes, va réaliser un millier de films.
Le cinéaste ne fait pas seulement des fictions. Il présente aussi les premières actualités.
C’est ainsi qu’il réalise dès 1899 un film engagé, tout à fait remarquable, sur l’Affaire Dreyfus. En 1901, il filme le couronnement du roi Édouard VII en mêlant les scènes de fiction, avec des figurants (un blanchisseur parisien joue le rôle du roi), et un tournage in situ, à la sortie de l’abbaye de Westminster. Cet exploit vaut au cinéaste d’être invité par la famille royale.
Les premiers films sont alors appelés «vues». Ils sont bien entendu muets et, mesurant 125 mètres, ils ne durent que 4 minutes. Ces films sont diffusés dans les baraques de foire.
Dépassé par le succès
Méliès réalise en 1902 un premier «long métrage» avec son chef-d’oeuvre : Le voyage dans la lune, en s’inspirant d’un roman de H.G. Wells publié l’année précédente : Les premiers hommes dans la Lune.
Il investit dans le projet 30.000 francs, une somme pharamineuse pour l’époque. Le tournage dure quatre mois, de mai à août 1902, et la première séance a lieu le 1er septembre 1902.
Le film d’une durée exceptionnelle de 16 minutes rebute dans un premier temps les forains auxquels il est présenté. Ils craignent qu’il ne leur fasse perdre des recettes, une projection en remplaçant quatre ! Le cinéaste convainc néanmoins l’un d’eux de faire un essai à la Foire du trône, à Paris.
Le public est comblé et le film est bientôt diffusé en des centaines d’exemplaires dans le monde entier, y compris aux États-Unis. C’est le premier film d’exportation. Il est vrai que le muet surmonte aisément les barrières de langue.