- Accueil
- > Archives pour le Samedi 4 février 2012
Il était l’un des artistes les plus talentueux de sa génération. Mike Kelley, 57 ans, s’est éteint dans la nuit du mardi 31 janvier. Son corps sans vie a été retrouvé dans sa villa de Los Angeles. Si la thèse du suicide est évoquée, le mystère plane sur cette tragique disparition d’un artiste au sommet de son art.
S’il existe des enfants terribles dans la mode, à l’image d’un Jean Paul Gaultier ou d’un Alexander McQueen, on retrouve dans l’art contemporain des mauvais garçons. Et ce «titre honorifique» revenait sans conteste à l’irrévérencieux Mike Kelley. Porte-parole d’un art dit «gore» ou trash, il a multiplié tout au long de sa carrière des collaborations choquantes, comme des vidéos à caractères scatologiques réalisées avec un autre ovni de l’art contemporain, Paul McCarthy. Mike Kelley, artiste plasticien protéiforme et déroutant, est mort dans la nuit de mardi 31 janvier. Un acte qui serait volontaire.
Car depuis toujours, Mike Kelley entretient une personnalité fragile, dépressive, aux fortes tendances suicidaires. Originaire d’une famille ouvrière ultracatholique de Détroit, le jeune homme n’y trouve pas sa place, comme il l’expliquait alors: «L’art était considéré comme l’apanage des homosexuels et des communistes; et moi, en tant qu’artiste, comme un Martien.» Il quitte alors le giron familial, monte dans un premier temps un groupe de musique, puis s’oriente vers le monde de l’art contemporain en suivant les cours du California Institute of the Arts en 1978. Très vite, le milieu arty californien accueille son travail déjanté avec bienveillance. Un travail qui mêle animaux empaillés, tapis, dessins, sans oublier un certain sens de l’assemblage et de la profusion.
Résolument anti-conformiste, Mike Kelley n’a cessé d’inspirer l’art contemporain américain, avec une première rétrospective dès 1993 au Whitney Museum de New York. Aujourd’hui disparu, libéré de ses démons, l’artiste laisse l’univers de l’art orphelin.
« Kandors full set 2005-2009″