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Robert Schumann sombre dans la folie,c’est en 1854.
Nul autre que Robert Schumann n’a poussé aussi loin -jusqu’à la folie et la mort- la perpétuelle insatisfaction et la difficulté d’être un « enfant du siècle » propres aux Romantiques. Enfant doté de dons exceptionnels, il avait déjà, jusqu’à sa majorité, balancé longtemps entre la littérature et la musique. Compositeur à 9 ans, il avait, deux ans plus tard, écrit une pièce de théâtre. Ayant finalement opté pour la musique après des études de droit, il n’avait abandonné le piano pour la composition qu’à la suite d’un accident stupide: une machine de son invention, destinée à accroître sa virtuosité, l’avait finalement privé de l’usage de sa main droite. Il serait donc compositeur.
En dix ans, de 1829 à 1839, il composa l’essentiel de ses plus beaux lieder (« Les amours du poète », « L’amour et la vie d’une femme »). Par son mariage, obtenu à la suite d’une épuisante bataille juridique contre son futur beau-père, il cherchait un refuge contre la folie dont il se sentait menacé. Mais, malgré la brillante carrière de pianiste menée par Clara dont les fréquentes absences rongeaient le compositeur, le couple Schumann se trouva bientôt aux prises avec d’incessantes difficultés matérielles, d’autant que huit enfants s’étaient succédé de 1841 à 1854. L’échec de Robert comme chef d’orchestre à Düsseldorf acheva de briser sa santé. Conscient des progrès de sa folie et craignant de devenir un danger pour les siens, il se laissa couler dans les eaux profondes du Rhin le 27 février 1854. Repêché, il demanda à être interné et restera deux ans à la clinique d’Enderich, trouvant encore la force de composer « Les chants de l’aube » avant de succomber à une crise ultime, à 46 ans.