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CA S’EST PASSE UN 5 MARS 5 mars, 2012
Début de la guerre froide, c’est en 1946.
Pendant un demi-siècle, le monde a vécu sous la menace d’une guerre majeure entre les États-Unis et l’URSS. Cette «guerre froide» a été inaugurée le 5 mars 1946 par un discours de Winston Churchill à Fulton, dans le Missouri.
Premier ministre de Grande-Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale, le vieux lion a permis la défaite de l’Allemagne grâce à sa détermination et à sa force de caractère.
Mais, le 26 juillet 1945, moins de trois mois après la capitulation de l’Allemagne, il a dû quitter le pouvoir, les électeurs ayant manifesté leur désir de tourner la page et reporté leurs suffrages sur le travailliste Clement Attlee, riche de ses promesses de nationalisations et de réformes sociales.
Avant d’abandonner ses fonctions de Premier ministre, Winston Churchill a mesuré à Yalta la duplicité de Staline, le dictateur de l’URSS, son allié dans la guerre contre Hitler. Il a lui-même été berné par Staline en lui concédant avec légèreté la mainmise sur la Pologne et la Yougoslavie.
Dès le 12 mai 1945, un mois après la mort du président américain Franklin Roosevelt et quelques jours après la capitulation de l’Allemagne, Winston Churchill écrit à son successeur à la Maison Blanche, l’ancien vice-président Harry Truman : «un rideau de fer est tombé sur le front russe». Son avertissement passe inaperçu car le monde baigne encore dans l’allégresse de la victoire.
Les vainqueurs du nazisme jettent ensemble à San Francisco les bases de l’ONU (Organisation des Nations Unies). Mais très vite cependant, des dissensions éclatent au grand jour entre Staline et les Anglo-Saxons. L’URSS rejette l’assistance économique des États-Unis pour mieux contrôler la vie politique dans tous les pays où ses troupes sont présentes, jusqu’au coeur de l’Allemagne.
Harry Truman se remémore alors l’avertissement de Churchill. Dans son désir de réarmer l’Occident contre la nouvelle menace venue de l’Est, il invite l’ex-Premier ministre britannique à prononcer un discours au collège de Westminster, à Fulton. Winston Churchill n’est que trop heureux d’accepter. Il s’y prépare consciencieusement, malgré l’âge (72 ans) et la maladie.
A Fulton, en présence du président Truman, le retraité retrouve sa verve d’orateur. Il s’exclame : «De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu sur le continent (…). Quelles que soient les conclusions que l’on tire de ces faits, ce n’est certainement pas là l’Europe libérée pour laquelle nous avons combattu ; et ce n’est pas non plus celle qui porte en elle les ferments d’une paix durable». Et il invite «les peuples de langue anglaise à s’unir d’urgence pour ôter toute tentation à l’ambition ou à l’aventure».
Une guerre froide qui va durer pas mal d’années et qui laisse encore des séquelles !!!
ARSENE GRISALI