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CA S’EST PASSE UN 20 AVRIL 20 avril, 2012
Arrêt de la colonne Voulet-Chanoine, c’est en 1899.
En guise de revanche après l’humiliation de Fachoda, le gouvernement français décide de soumettre la région du lac Tchad. Il s’agit d’une région semi-désertique et sans intérêt mais sa colonisation est une question d’honneur pour les Français engagés dans la « course au drapeau ».
Les capitaines Paul Voulet et Julien Chanoine, qui se sont illustrés par leur conquête sanglante du pays mossi (la Haute-Volta, aujourd’hui le Burkina Faso), quittent les bords du Niger en janvier 1899 en direction de l’Est, avec six autres officiers français et de nombreux tirailleurs sénégalais et porteurs.
Se croyant tout permis, les deux officiers sèment la mort et la désolation sur leur passage. L’un de leurs jeunes subordonnés, le lieutenant Peteau, s’insurge. Il est renvoyé. Il fait à sa fiancée le récit des atrocités de la colonne. Sa lettre atterrit sur le bureau du ministre des colonies Guillain, qui la transmet au président du Conseil Charles Dupuy. Le pays est alors en pleine affaire Dreyfus.
Pour ne pas donner aux dreyfusards un motif supplémentaire de critiquer l’armée, le gouvernement donne, le 20 avril 1899, l’ordre d’interrompre la colonne Voulet-Chanoine. Le colonel Arsène Klobb, basé à Tombouctou reçoit mission d’arrêter les criminels. Ces derniers se rebellent et redoublent de cruauté. Pénétrant en pays haoussa, théoriquement sous souveraineté britannique, ils se heurtent aux archers de Sarraounia, une reine locale.
Enfin, le 14 juillet 1899, à Zinder, près du village de Dankori, les deux troupes françaises s’affrontent. Klobb est tué le premier. Voulet et Chanoine le sont les jours suivants. La conquête du Tchad sera reprise l’année suivante par les lieutenants Joalland et Meynier, avec plus de modération, on ose le croire.
La folie meurtrière de Voulet et Chanoine (plusieurs milliers de victimes) sera mise sur le compte de la « soudanite », déséquilibre induit en Afrique par la chaleur et l’éloignement de la métropole.