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Insurrection des Croquants, c’est en 1637.
Les dernières années du règne de Louis XIII sont marquées par des révoltes anti-fiscales, dont les plus célèbres sont celle des Croquants, paysans du Périgord entrés en rébellion le 22 avril 1637, et des Nu-Pieds, Normands révoltés contre la gabelle ou impôt sur le sel deux ans plus tard…
Misères du Grand Siècle
Exaspérée par la création de nouvelles taxes et la présence de troupes dans les campagnes, auxquelles une ordonnance contraint de fournir des rations de blé, une partie de la population du Périgord se soulève donc le 22 avril 1637.
Dirigés par un gentilhomme, La Mothe-La-Forest, les insurgés s’attaquent aux collecteurs d’impôts et forment une armée de quelque 8000 hommes. La rébellion s’étend, atteint le Haut-Quercy, entre Lot et Dordogne. 3.000 hommes de l’armée royale sont obligés d’abandonner la surveillance de la frontière espagnole pour venir mater le soulèvement, au prix d’un millier de victimes. Les chefs des Croquants sont condamnés à mort, au bannissement ou aux galères mais la masse des paysans et villageois est traitée avec plus de mansuétude. Le Premier ministre, le cardinal de Richelieu, accorde une large amnistie, ayant besoin de toutes ses forces pour combattre l’Espagne.
Selon l’historien Yves-Marie Bercé, la révolte des Croquants constitue «la plus grande crise d’insurrections populaires de la monarchie», même si elle a été moins meurtrière que la Grande Jacquerie de 1358. Les années 1636 et 1637 sont également marquées par des manifestations en Bretagne, où la rumeur courait que la gabelle allait être introduite, et des soulèvements dans le Poitou.
Révoltes des champs, révoltes des villes
Deux ans plus tard, en juin 1639, la décision d’introduire la gabelle en Normandie alors que de nombreux paysans vivent de la production de sel autour du Mont Saint-Michel, provoque la révolte des Nu-pieds. Ils réclament la suppression de tous les impôts établis après la mort d’Henri IV. À Rouen, les commerçants s’insurgent contre la création d’une taxe sur les étoffes teintes. Le soulèvement est écrasé avec plus de dureté que celui des Croquants.
Dans un contexte de montée de l’absolutisme, la centralisation administrative et la mise en place d’une fiscalité homogène s’imposent dans la douleur. On est à l’époque où, ému par la grande misère du peuple, Saint Vincent de Paul fonde les Filles de la Charité, un ordre au service des malades et des enfants trouvés (1634).