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CA S’EST PASSE UN 18 JUILLET 18 juillet, 2012
( L’Amour au théâtre français )
Les Fêtes galantes pleurent Watteau, c’est en 1721.
Le 18 juillet 1721, le peintre Antoine Watteau s’éteint à Nogent-sur-Marne. Il n’a que 37 ans.
Le peintre des Fêtes galantes est né en 1684, à Valenciennes, au nord de la France, dans le ménage d’un couvreur, homme d’une si grande violence qu’il doit rendre des comptes à la justice.
L’enfant grandit dans un foyer sans tendresse. De là son tempérament solitaire et mélancolique qui le rend si proche d’un poète tel que Verlaine. Il s’initie à la peinture chez un peintre médiocre de sa ville avant de se rendre à Paris et de travailler dans l’atelier d’un peintre d’oeuvres pieuses. On y travaille à la chaîne et Watteau racontera plus tard en riant qu’il s’y étaitspécialisé dans les têtes de saint Nicolas et les lunettes de vieille femme !
Le règne de Louis XIV s’achève tristement dans les invasions, la famine et les épidémies. Les bourgeois et les
nobles fuient la cour de Versailles et se réfugient dans les salons parisiens. Foin de peintures épiques ou allégoriques. Ces privilégiés se montrent amateurs de petites peintures décoratives pour garnir les boiseries de leurs salons et de leurs boudoirs.
Tout un petit monde d’artistes et de marchands se met à leur service. Et les gens du monde peuvent se rendre compte des dernières tendances de la mode en matière de peinture en visitant dans une salle du Louvre un «salon de peinture et sculpture» qui a lieu tous les deux ans…
Les marchands vont prendre sous leur protection Antoine Watteau, dont le talent se confirme. Tout au long de sa courte vie le peintre va d’ailleurs vivre chez les uns et les autres, sans fonder de foyer. Dans l’atelier du peintre Gillot il découvre le théâtre de la Commedia dell’Arte qui inspirera plusieurs de ses chefs-d’oeuvre comme Pierrot, dit Gilles.
Watteau développe un art inédit en phase avec le goût bourgeois de son époque. Il représente des fêtes galantes quelque peu féeriques, à l’ombre de grands arbres, comme L’embarquement pour Cythère, une allégorie de l’amour.
Watteau se rend à Londres pendant un an pour se faire soigner de la tuberculose. Mais il meurt peu après son retour, non sans avoir réalisé pour son ami Gersaint, en une huitaine de jours, la célèbre Enseigne de Gersaint. On ne conserve de lui que… onze toiles authentifiées.
Le mélancolique peintre de Valenciennes apparaît comme le précurseur du siècle des Lumières, de son appétit de jouissance et de bonheur. Il nous montre la civilisation française au sommet de sa gloire, superficielle et gaie, cultivant la douceur de vivre, avec une pointe d’amertume eu égard au temps qui passe et à la jeunesse qui se flétrit.