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L’ABBAYE CISTERCIENNE DE MAZAN (07) {1} 23 novembre, 2012
L’ordre cistercien fondé en 1098 né en Bourgogne possède plusieurs filiales en Ardèche, la plus proche de nous et non des moindres, est l’abbaye de Mazan, située dans le village du même nom. Il est logique que plusieurs maisons de l’ordre cistercien (voir aussi l’abbaye des Chambons, commune de Borne, sur le Tanargue) se trouvent en Montagne ardéchoise, car ce nouvel ordre en recherche d’espace et de tranquillité ne pouvait manquer d’être attiré par les solitudes de ce plateau d’altitude. Fondée au début du XII° siècle, cette abbaye nous laisse au coeur du village des vestiges monumentaux (classés monuments historiques).
La fondation a lieu entre 1119 et 1122 :des chanoines viennent s’installer sur le lieu du Mas d’Adam (toponyme qui va évoluer vers MAZAN, et sont rejoints par des moines venus de l’abbaye de Bonnevaux. Ces religieux édifient une immense abbaye, dont il ne reste aujourd’hui que les vestiges, qui connaît une période d’apogée qui dure jusqu’à la guerre de Cent ans.
Elle fut l’une des plus puissantes institutions religieuses du Vivarais ; elle possédait de nombreux domaines, dont on retrouve les traces à travers de nombreuses granges et surtout l’immense et très belle forêt domaniale.
Elle fut la mère de quatre abbayes dont la renommée n’est plus à faire : Bonneval, Sylvanès, le Thoronet et Sénanque. Après cette période prospère, les malheurs se succèdent à l’abbaye de Mazan : elle est pillée par les grandes compagnies de la guerre de Cent Ans, puis attaquée par les huguenots à la période moderne. Sur place, vous pouvez admirer les restes de l’église abbatiale aux proportions gigantesques (plus de 50 m de long), ainsi que de certains bâtiments conventuels et surtout un magnifique cloître roman, dont une seule galerie est conservée mais qui vaut le détour par la finesse de l’ornementation des colonnettes. L’abbaye a subi les assauts des siècles, notamment à la fin du Moyen-Age où s’abattent sur elle les Malheurs du Temps (peste, famine, guerre de Cent ans, désordres dus au grand schisme, …). Le début de la période moderne, loin d’apporter une amélioration ne fait qu’agraver les choses.
Bien qu’éloignée du cadre des guerres de religion, l’abbaye en fait les frais. D’ailleurs, selon la légende, les moines auraient dissimulé leurs richesses dans une cloche dont la cachette reste encore à découvrir. Ne nous y méprenons pas, ce type de légende est fréquente mais peu d’entre elles ont réellement amené à la découverte d’un trésor. Comme beaucoup d’établissements monastiques, l’abbaye est abandonnée à la Révolution Française. L’église abbatiale est conservée pour le culte paroissial mais, du fait de sa taille, elle est difficile à chauffer. Le nouveau curé demande donc la construction de la petite église néo-romane, qui se dresse sur les vestiges de l’aile ouest. Elle est consacrée en 1843.