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Fondation de l’abbaye de La Chaise-Dieu, c’est en 1043.
Le 28 décembre 1043, Robert de Turlande prend possession d’une clairière dans les forêts d’Auvergne. Il fonde à cet endroit l’une des plus belles abbayes qui soient, la Chaise-Dieu, comme en témoigne encore aujourd’hui l’église abbatiale.
Une abbaye bénie du pape
Robert de Turlande, cadet d’une grande famille d’Auvergne est né en 1001. Il fonde avec quelques compagnons le monastère de Casa Dei (La Maison de Dieu) et lui applique la règle de Saint Benoît.
L’abbaye comptera jusqu’à trois cents moines. À la mort de son fondateur en 1067, l’abbaye est déjà célèbre et dotée de riches possessions concédées par de riches et puissantes familles d’Auvergne.
Le 18 août 1095, le Pape Urbain II consacre solennellement l’église abbatiale. L’abbaye devient «nullius diocesis». Elle est non seulement exemptée de tout impôt mais elle reçoit l’exterritorialité. Le roi de France et l’évêque de Clermont n’ont plus aucun droit ou pouvoir sur l’abbaye.
Clément VI décide en 1344 de faire reconstruire l’abbatiale (*). L’architecte Hugues Morel est désigné comme principal maître d’oeuvre. Le pape décède le 6 décembre 1352 en Avignon avec le regret de n’avoir pu refaire l’unité de l’Église autour du Saint-Siège romain. Après un long voyage, sa dépouille est déposée dans le choeur de l’église abbatiale, le 8 avril 1353.
Heures sombres de l’abbaye
Le pape Clément XI avait donné aux abbés et aux confesseurs nommés par lui le droit d’absoudre de tous les péchés. Aussi l’abbaye devient-elle un important centre de pèlerinage durant tout le Moyen Âge et le restera jusqu’à la Révolution.
À la fin du XIVe siècle, l’abbaye bénédictine de la Chaise-Dieu compte encore trois cents prieurés dans l’ensemble de ses dépendances. Mais son rayonnement tant en France qu’en Europe tend à décliner. Le recrutement dans l’ordre bénédictin est de plus en plus difficile et la ferveur chrétienne, en ces temps troublés, fait place au doute. La fresque célèbre de la Danse macabre est inspirée par les horreurs de l’époque.
La Révolution met un terme à la présence de moines bénédictins et vend une partie des bâtiments comme biens nationaux. Seule l’église abbatiale conserve son statut de lieu de culte et devient église paroissiale. Depuis quelques années, la communauté Saint Jean s’est installée à la Chaise-Dieu, assurant une présence religieuse et apostolique sur ces hauts plateaux du Livradois.