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Naissance de Rudyard Kipling, c’est en 1865.
30 décembre 1865 à Bombay (Indes britanniques) – 18 janvier 1936 à Londres (Angleterre)
Né à Bombay (Inde), Joseph Rudyard Kipling (prix Nobel de Littérature 1907) acquiert la célébrité avec des romans destinés à la jeunesse : The Jungle Book (Le livre de la Jungle, 1895) et Captains Courageous (Capitaines courageux, 1897).
Mais c’est en qualité de chantre malheureux de l’impérialisme qu’il gagnera sa place dans l’Histoire…
L’écrivain s’est fait le chantre de l’impérialisme britannique, et du «fardeau de l’homme blanc». Son plus célèbre poème est paru en février 1899 dans McLure’s Magazine, à un moment critique où l’expansion coloniale de l’Occident touchait à ses limites :
«Take up the White Man’s burden
«The savage wars of peace
«Fill full the mouth of Famine,
«And bid the sickness cease (en anglais)
«Assumez le fardeau de l’homme blanc
«Les sauvages guerres de la paix
«Nourrissez la bouche de la famine
«Et faites que cesse la misère» (traduction française)
Ce poème traduit la mentalité progressiste de la fin du XIXe siècle, tel qu’elle s’exprimait dans l’action de Jules Ferry, de Joseph Chamberlain ou encore de Léon Blum. Elle n’est pas dépourvue de générosité, loin s’en faut, et le poème ci-dessus pourrait parfaitement être repris par les militants tiers-mondistes d’aujourd’hui, les médecins sans frontières, les organisations non-gouvernementales… Il n’y aurait besoin que de changer le mot «blanc» par «riche» ou «développé», qui lui sont, en ce début du XXIe siècle, peu ou prou équivalents.
Poète agnostique, Kipling est représentatif d’une époque qui se détourne de Dieu et place ses espoirs dans le progrès scientifique et le retour à la Nature. C’est ainsi qu’il exalte le surhomme dans son poème : If – (Si, 1910). Ce poème s’achève par le vers : you’ll be a Man, my son ! (Tu seras un Homme, mon fils !). Cette philosophie orgueilleuse trouve un tragique aboutissement dans la Grande Guerre (1914-1918).
Le fils aîné de Kipling, John, s’engage volontairement, bien que myope, pour ne pas décevoir son illustre père. Il est tué dès le premier assaut. En songeant à lui, le poète, amer, écrira après la guerre : «Si on vous demande pourquoi nous sommes morts, dites-leur que c’est parce que nos pères ont menti» (Common Form, 1919).