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Laval rencontre Mussolini à Rome, c’est en 1935.
Le 4 janvier 1935, le ministre français des Affaires étrangères Pierre Laval se rend à Rome, capitale de l’Italie fasciste, auprès de Mussolini. C’est le début d’une offensive diplomatique de grande ampleur destinée à enserrer l’Allemagne hitlérienne dans un réseau d’alliances.
Laval, un pacifiste de gauche
Pierre Laval a succédé à Louis Barthou aux Affaires étrangères après l’assassinat de ce dernier à Marseille aux côtés du roi de Yougoslavie le 9 octobre 1934. Il emprunte aussitôt à son prédécesseur l’idée d’un système de sécurité collective destiné à contenir la menace hitlérienne en Europe.
Il propose d’abord au Duce, Benito Mussolini, de signer avec lui un traité qui réglerait le contentieux colonial franco-italien. Ce contentieux concerne notamment la Tunisie que revendique l’Italie fasciste. Dans son désir de consolider l’alliance entre la France et l’Italie, Pierre Laval va jusqu’à rassurer Mussolini sur l’attitude de la France dans le cas où l’Italie déciderait de conquérir le dernier pays africain indépendant, l’Éthiopie.
La menace allemande se précise lorsque, le 16 mars 1935, Hitler rétablit le service militaire obligatoire et annonce son intention de porter les effectifs de la Wehrmacht de 100.000 à 500.000 hommes.
Le front de Stresa
Le 11 avril 1935, à Stresa, sur le lac Majeur, le président du Conseil Pierre Laval rencontre ses homologues, le Duce italien Benito Mussolini et le Premier ministre britannique Ramsay Mac-Donald, pour s’entretenir du rétablissement du service militaire par Hitler, le 16 mars précédent, en violation du traité de Versailles. Ils prennent l’engagement de ne plus tolérer aucune nouvelle violation du traité. Pour donner du crédit à son rêve pacifiste de créer une ceinture sanitaire autour de l’Allemagne nazie, Pierre Laval signe à Moscou, le 2 mai 1935, avec le gouvernement de Staline un traité d’assistance mutuelle.
Mais quand l’Italie attaque l’Éthiopie en octobre 1935 et qu’elle est sanctionnée par la Société des Nations, le «front de Stresa» se rompt. Contre son gré, Mussolini est poussé dans une alliance avec Hitler. Ce dernier prend prétexte du traité franco-soviétique pour dénoncer le pacte de Locarno et remilitariser la Rhénanie le 7 mars 1936. Quelques mois plus tard, Hitler et Mussolini mettent leurs forces militaires au service des nationalistes espagnols, en guerre contre leur gouvernement.