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CA S’EST PASSE UN 11 MARS 11 mars, 2013

Classé dans : JOUR ANNIVERSAIRE — jcn54 @ 4:34

CA S'EST PASSE UN 11 MARS dans JOUR ANNIVERSAIRE jb-

Dernière exécution politique en France, c’est en 1963.

À l’aube du 11 mars 1963, Jean Bastien-Thiry est passé par les armes au fort d’Ivry. Cette exécution politique est la dernière qu’ait connue la France à ce jour.

La victime est un polytechnicien de 35 ans originaire de Lunéville, marié et père de trois fillettes. Scientifique brillant et de stature internationale, il oeuvre à la Cité de l’Air, à Paris, avec le grade de lieutenant-colonel, quand sa conscience est bouleversée par le drame algérien.

Sentiment d’abandon

Le général Charles de Gaulle était revenu au pouvoir grâce au soulèvement de l’armée et des Français d’Algérie, le 13 mai 1958. Ces derniers craignaient à juste titre que le gouvernement de la IVe République ne négocie un retrait des trois départements algériens. Ils placèrent leurs espoirs dans le Général qui leur promit sans ambages de maintenir l’intégrité du territoire.

Mais une fois au pouvoir, Charles de Gaulle prit conscience de l’impossibilité de maintenir le statu quo en Algérie. Il se refusa d’autre part à octroyer aux musulmans d’Algérie tous les droits des citoyens français comme l’eussent souhaité l’ancien gouverneur Jacques Soustelle… ou des militaires comme Jean Bastien-Thiry. Restait l’alternative de l’indépendance. Il fallut près de quatre longues années pour que le président de la République pût convaincre ses partisans que l’indépendance de l’Algérie était inéluctable.

La déconfiture fut totale. Après la signature des accords d’Évian, les Pieds-noirs refluèrent en désordre vers la métropole et les vainqueurs du FLN assassinèrent dans des tortures affreuses plusieurs dizaines de milliers de harkis et autres musulmans francophiles, abandonnés par l’armée française et le gouvernement du général de Gaulle.

En métropole comme en Algérie, des extrémistes français reprirent à leur compte les méthodes du FLN algérien et multiplièrent les attentats aveugles contre les innocents sous l’emblème de l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète).

Comme beaucoup de militaires de sa génération, Jean Bastien-Thiry ne comprit pas les revirements du général de Gaulle. Il les interpréta comme autant de trahisons à l’égard de la Nation, des Français d’Algérie et des musulmans fidèles à la France.

Refusant l’inéluctable, il se convainquit que le Général était un obstacle à la restauration de la grandeur de son pays. C’est ainsi que sous l’égide d’un mouvement clandestin, le Conseil National de la Résistance (CNR) de Georges Bidault, il organisa un attentat contre le cortège du Président.

L’attentat

Le 22 août 1962, le général de Gaulle, avec son épouse, se rend de l’Élysée à sa résidence de Colombey-les-deux-Églises. De l’Élysée même, un informateur jamais identifié prévient Bastien-Thiry du choix de l’itinéraire fixé au dernier moment par les services de sécurité parmi les trois possibles.

Au Petit-Clamart, dans la banlieue sud de Paris, la DS présidentielle est mitraillée par les six tireurs du commando de Bastien-Thiry. Les tireurs visent principalement les pneus afin d’arrêter la voiture. Mais les pneus résistent aux balles et le grand talent du chauffeur fait le reste.

L’un des tireurs, Georges Watin, dit «la boîteuse», lâche une rafale à la hauteur des têtes des passagers du véhicule. Les impacts de son fusil-mitrailleur – 8 au total – permettront au procureur général Gerthoffer de requérir pour tentative d’assassinat.

Le président et son épouse, assis à l’arrière du véhicule, sont sans doute sauvés par la réaction de leur gendre Alain de Boissieu qui, assis à l’avant, se retourne vers eux et ose ordonner : «Père, couchez-vous !»

Buisines et Bougrenet de La Tocnaye, constatant que la DS poursuit sa route, tentent de la rejoindre en fourgon. Le fourgon heurte le pare-chocs de la DS. Bougrenet ouvre la portière latérale et tend d’une main le fusil-mitrailleur à l’extérieur. Incident de tir ! La rafale ne part pas.

Les tireurs sont bientôt arrêtés. Jean Bastien-Thiry est arrêté à son retour d’une mission scientifique en Grande-Bretagne. Un tribunal d’exception, la Cour militaire de Justice, juge les prévenus.

Le procureur requiert la mort contre Bastien-Thiry, Bougrenet de La Tocnaye et Buisines. Prévost demande la parole et prie le jury de prendre la place de Buisines, affirmant sa responsabilité supérieure. Le tribunal militaire tient compte de cette précision en condamnant à la peine capitale Prévost au lieu de Buisines.

Prévost avait été en 1954 dans le dernier avion qui avait parachuté des soldats au-dessus de la cuvette de Dien Bien Phu. Prévost et les autres hommes de ce vol s’étaient portés volontaires pour rejoindre leurs camarades bien qu’ils fussent convaincus qu’ils ne sortiraient jamais vivants de cet enfer !

Le recours en cassation n’est pas permis aux condamnés. Leur vie repose entre les mains du chef de l’État. L’opinion publique est convaincue qu’il usera de son droit de grâce pour un attentat qui n’a pas entraîné mort d’homme. Le général de Gaulle grâcie effectivement les tireurs mais non leur chef. Jean Bastien-Thiry est fusillé huit jours à peine après le jugement.

Prévost poursuivra une vie d’errance à travers le monde, inguérissable de n’avoir pas accompagné son chef dans la mort. Watin mourra de maladie quelques années plus tard en Amérique latine. Bertin, le plus jeune, fera une très belle carrière dans la banque. Des trois tireurs hongrois, ne survit plus que Lajos Marton, qui fut en 1956 un jeune officier aux côtés de Pal Maleter, le chef de l’insurrection anti-communiste. Buisines a été renversé par un véhicule en plein Paris.

Charles de Gaulle exploita l’émotion causée par l’attentat du Petit-Clamart pour proposer l’élection du président de la République au suffrage universel, par l’ensemble du peuple français, et non plus par une assemblée de notables.

Le projet se heurta à une très forte opposition du Sénat et de la gauche qui craignaient la naissance d’un régime bonapartiste autoritaire. Il fut néanmoins approuvé par référendum le 28 octobre 1962 avec 62,25% de Oui. -

 

 

4 Commentaires

  1.  
    LOUANCHI
    LOUANCHI écrit:

    lien vers http://www.dailymotion.com/video/xl0lyn_hocine-le-combat-d-une-vie_news
    En 1975, quatre hommes cagoulés et armés pénètrent dans la mairie de Saint Laurent des arbres, dans le département du Gard. Sous la menace de tout faire sauter à la dynamite, ils obtiennent après 24 heures de négociations la dissolution du camp de harkis proche du village. A l’époque, depuis 13 ans, ce camp de Saint Maurice l’Ardoise, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs familles. Une discipline militaire, des conditions hygiéniques minimales, violence et répression, 40 malades mentaux qui errent désoeuvrés et l’ isolement total de la société française. Sur les quatre membres du commando anonyme des cagoulés, un seul aujourd’hui se décide à parler.

    35 ans après Hocine raconte comment il a risqué sa vie pour faire raser le camp de la honte. Nous sommes retournés avec lui sur les lieux, ce 14 juillet 2011. Anne Gromaire, Jean-Claude Honnorat.

    Sur radio-alpes.net – Audio -France-Algérie : Le combat de ma vie (2012-03-26 17:55:13) – Ecoutez: Hocine Louanchi joint au téléphone…émotions et voile de censure levé ! Les Accords d’Evian n’effacent pas le passé, mais l’avenir pourra apaiser les blessures. (H.Louanchi)

    Interview du 26 mars 2012 sur radio-alpes.net

  2.  
    Paloma
    Paloma écrit:

    L’Algérie, les harkis, quelles souffrances et quelle honte pour la France, on ne le dira jamais assez

    Pour la peine de mort je suis heureuse que ce soit aboli, il était grand temps pour un pays qui ce dit être une démocratie.

    Bisous

  3.  
    jijimagiccinqsept
    jijimagiccinqsept écrit:

    Bonsoir JC,

    L’Algérie : quel dossier complexe, et surtout quel gâchis : deux cultures qui n’ont su s’adapter…
    Je n’ai jamais pu comprendre que les harkis soient si méprisés, eux qui avaient fait preuve de tant de loyauté auprès de la France !
    Quand à ceux qui ont été exécutés, ils étaient militaires et ayant tenté de tuer le chef de l’Etat, une autre issue était inenvisageable.
    C’était une autre époque et n’oublions pas que la Deuxième Guerre Mondiale n’avait pris fin que 18 ans plus tôt…
    On peut considérer que ces exécutions furent barbares, mais pas plus que ceux qui tuent au nom d’idéologies, sans autre forme de procès.

    Amitiés,
    Jean-Jacques.

    Dernière publication sur  : Adieu Manitas...

  4.  
    jijimagiccinqsept
    jijimagiccinqsept écrit:

    Précision :
    « Ceux qui ont été exécutés »,
    je ne fais aucun rapport avec le dossier harkis : je ne parle que des intervenants (militaires ou assimilés) de l’attentat contre De Gaulle…

    Dernière publication sur  : Adieu Manitas...

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