La Sainte-Chapelle, dite aussi Sainte-Chapelle du Palais, est une chapelle édifiée sur l’île de la Cité, à Paris, à la demande de Saint Louis afin d’abriter la Couronne d’Épines, un morceau de la Vraie Croix, ainsi que diverses autres reliques de la Passion qu’il avait acquises à partir de 1239. Elle est conçue comme une vaste châsse presque entièrement vitrée, et se distingue par l’élégance et la hardiesse de son architecture, qui se manifeste dans une élévation importante et la suppression quasi totale des murs au niveau des fenêtres de la chapelle haute. Bien qu’édifiée dans un bref délai ne dépassant pas sept ans, l’on n’a pas relevé de défauts de construction, et la décoration n’a pas été négligée. Elle fait notamment appel à la sculpture, la peinture et l’art du vitrail : ce sont ses immenses vitraux historiés d’origine qui font aujourd’hui la richesses de la Sainte-Chapelle, car elle a été privée de ses reliques à la Révolution française, et perdu ainsi sa principale raison d’être. Desservie par un collège de chanoines jusqu’en 1787, la Sainte-Chapelle a été fermée au culte vers 1790, puis vidée de tout son contenu et détournée en siège du Club de la Sainte-Chapelle. En 1797, elle est transformée en dépôt d’archives du palais de justice, et l’expansion de celui-ci menace son existence même. Son sauvetage est décidé en 1836 sous la pression de l’opinion publique, et sa restauration est lancée un an plus tard et dure vingt-six ans. En tant qu’édifice emblématique du style gothique rayonnant, la Sainte-Chapelle est classée monument historique par liste de 1862, un an avant l’achèvement de sa restauration, qui est l’une des plus réussies de son temps. Ceci n’empêche pas qu’en raison de son piètre état en 1836, le monument que l’on voit aujourd’hui est essentiellement un monument du XIXe siècle.
Avec la Conciergerie, la Sainte-Chapelle constitue l’un des vestiges du palais de la Citéactuel palais de justice. Elle est gérée par le Centre des monuments nationaux, auquel elle a été attribuée à titre de dotation par un arrêté du 2 avril 2008. Desservi par la station de métro Cité, le monument a accueilli en 2011, plus de 900 000 visiteurs, en faisant le troisième monument géré par le Centre des monuments nationaux le plus visité après le Mont Saint-Michel et l’Arc de triomphe de l’Étoile.
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