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Décès de Néron, c’est en 37.
Néron (en latin Lucius Domitius Claudius Nero) est l’arrière-arrière-petit-fils de l’empereurAuguste par sa mère, Agrippine la Jeune, fille d’Agrippine l’Aînée et sœur de Caligula.
Son père étant mort quand il avait trois ans, sa mère, intrigante et ambitieuse, se remarie avec l’empereur Claude, successeur de Caligula. Elle manœuvre dès lors pour hisser son fils à la tête de l’empire romain, de préférence à Britannicus, né d’un premier mariage de Claude. Néron épouse Octavie, la fille de l’empereur, et se fait adopter par ce dernier.
Comme l’empereur commence à regretter ses faveurs, Agrippine lui fait servir un plat de champignons empoisonnés et, sitôt après sa mort, le 13 octobre 54, obtient de la garde prétorienne qu’elle proclame son fils empereur. Néron a alors 17 ans.
Le jeune homme, assisté par le philosophe Sénèque et le préfet du prétoire Burrhus, se montre d’abord débonnaire, davantage intéressé par la poésie que par le pouvoir. Les cinq premières années de son règne sont parmi les plus paisibles qu’ait connues l’empire romain. «Comme je voudrais ne pas savoir écrire», dit-il avant de signer une condamnation à mort !
Il n’en fait pas moins assassiner Britannicus quelques mois après son accession au trône afin d’éliminer un rival dont pourrait se servir sa propre mère.
Changement de ton
Mais son caractère se transforme cependant qu’il noue une liaison avec la belle Poppée Sabrina, une femme plus âgée que lui, mariée par convention à ami Othon (il sera son deuxième et éphémère successeur à la tête de l’empire). À l’instigation de sa maîtresse, il fait assassiner sa mère Agrippine en 59 puis son ex-femme, Octavie.
Quand survient l’incendie de Rome, en juillet 64, il accourt de sa résidence estivale d’Antium et organise les secours. Il ouvre ses jardins aux victimes et fait baisser le prix du blé. Il n’empêche que l’opinion publique le suspecte d’avoir lui-même provoqué l’incendie et déclamé des vers sur la chute de Troie en le contemplant. Pour détourner la rumeur, l’empereur ne trouve rien de mieux que d’incriminer les chrétiens, lesquels subissent une première persécution de masse.
Il profite, il est vrai, des ravages de l’incendie pour édicter de nouveaux règlements d’urbanisme et se faire construire sur l’Esquilin un nouveau palais, la Maison dorée, dans des dimensions grandioses. Lorsqu’il l’occupe, l’empereur s’exclame : «Je suis enfin logé comme un homme».
Différents conjugaux
Burrhus étant mort et Sénèque ayant pris sa retraite, Néron, sous l’influence de Poppée, devenue sa femme, sombre dans la démesure, voire la démence. Il prend part aux jeux du cirque et fait des tournées de chant… Il va jusqu’en Grèce participer aux Jeux Olympiques de 66. Il en revient en ayant triomphé dans toutes les épreuves – faut-il s’en étonner ?-.
Il assure sa popularité en multipliant les spectacles et les prodigalités et se procure les ressources indipensables en dépouillant les sénateurs. L’un de ceux-ci, Pison, conspire contre l’empereur. Il est démasqué et tué en 65, ainsi que ses soutiens supposés, Sénèque, qui est contraint de s’ouvrir les veines, Lucain, Pétrone…
La même année, sa femme Poppée s’étant moquée de lui, il lui donne un coup de pied dans le ventre alors qu’elle est enceinte et elle décède peu après selon ce que raconte l’historien Suétone (Vie des douze Césars).Qu’à cela ne tienne, bisexuel, Néron épouse en grande pompe un homme.
C’en est trop pour l’oligarchie romaine. Les généraux se soulèvent et Galba, gouverneur de l’Espagne Tarraconaise, est proclamé empereur. Néron, déclaré ennemi public par le Sénat et se voyant perdu, supplie son secrétaire Épaphrodite de le tuer. « Quel artiste meurt avec moi !» aurait-il alors murmuré. Avec lui disparaît le dernier représentant de la dynastie julio-claudienne.