Décès de Marie Leszczynska, c’est en 1768
23 juin 1703 à Trzebnica (Silésie) (Pologne) – 24 juin 1768 à Versailles.
Roi déchu de Pologne, Stanislas Leszczynski a dû accepter en compensation le duché de Lorraine.
Son épouse Catherine Opalinska et lui ont la surprise un jour, dans leur retraite de Wissembourg, de recevoir du duc de Bourbon une demande en mariage du jeune et prestigieux roi de France Louis XV (15 ans) avec leur fille Marie (22 ans). On imagine la surprise des deux exilés…
Miracle
La princesse Marie a été élevée avec soin. Outre le polonais, elle maîtrise le français, l’allemand et le latin, performance rare, même dans les familles aristocratiques de l’époque.
Le rejet inopiné de l’alliance espagnole lui vaut d’être fiancée à Louis XV malgré son absence de fortune et grâce à la défection de plusieurs candidates mieux placées…
Le mariage est célébré le 4 septembre 1725. Louis XV, bel adolescent, épris de chasse et timide, se montre sincèrement amoureux de sa jolie épouse, de sept ans plus âgée, et dès le 14 août 1727, Marie accouche de deux jumelles.
Louis XV reste pleinement fidèle à sa femme pendant sept ans… ce qui constitue une prouesse, considérant le milieu délétère de la Cour à cette époque. En 1732, le cardinal de Fleury réussit à attacher le souverain à une première maîtresse, Louise-Julie de Nesles, comtesse de Mailly. L’année suivante, la sérénité du ménage royal est plus sévèrement affectée par la mort en bas âge de leur deuxième garçon, Philippe, duc d’Anjou.
Le jeune roi conserve néanmoins de l’amour à Marie Leszczynska jusqu’à la naissance de leur dixième et dernier enfant, dans la dixième année de leur mariage… Mais la reine, dont la santé a été mise à mal par son dernier accouchement, doit temporairement se refuser à son époux. Timide autant que son époux, elle n’ose lui avouer ses raisons. Louis XV s’offusque de ce refus et s’éloigne d’elle. Le temps des favorites
Dès lors vont se succéder maintes favorites, en particulier la marquise de Pompadour, qui soutint le parti des «philosophes» et le ministère Choiseul, et la Du Barry, qui fit tomber le même Choiseul.
La reine, épuisée par dix accouchements et plusieurs fausses couches, et lassée par les assiduités de son époux, s’accommode sans mal de cette séparation de fait… même si elle ne s’est jamais permis l’exclamation apocryphe qu’on lui prête : «Eh quoi, toujours coucher, toujours grosse, toujours accoucher» !
Sur sept filles qui survécurent à la petite enfance, quatre restèrent célibataires. Pour leur aménager des appartements, le roi a dû faire abattre dans son palais de Versailles un fameux escalier dit «escalier des ambassadeurs». Plusieurs de ces filles auront le privilège d’être éduquées à l’abbaye de Fontevraud, loin des vices de la Cour.