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Assassinat du président burkinabé Thomas Sankara, c’est en 1987.
Militaire dans l’armée de ce qui s’appelle alors encore la Haute-Volta, une ex-colonie de l’Afrique occidentale française, le capitaine Thomas Sankara se fait rapidement remarquer et devient Premier ministre en janvier 1983, à 33 ans, avant d’être démis de ses fonctions et emprisonné quatre mois plus tard. Mais un coup d’État orchestré par son ami Blaise Compaoré le porte au pouvoir le 4 août 1983.
Président, Sankara mène tambour battant une diplomatie qui se veut anti-impérialiste et socialiste, sans pour autant s’aligner sur Moscou ou Pékin. Au nom du rejet du colonialisme, il change le nom de son pays pour celui de Burkina Faso, « le pays des hommes intègres ». Il oblige également les officiels à se vêtir de cotonnades locales.
Il mène une politique très volontariste en luttant contre le pouvoir traditionnel des chefferies et défendant les droits des femmes. L’excision et la polygamie sont ainsi interdites. La vente des voitures de luxe de l’administration, remplacées par des Renault 5, lui assure une grande popularité, mais aussi de non moins fortes inimitiés. Avec l’aide des Comités de Défense de la Révolution, il vise l’auto-suffisance alimentaire et obtient d’incontestables succès, tout comme en matière de santé et d’éducation. Il lutte également contre la désertification en plantant des arbres.
Cependant, son style autoritaire suscite des tensions, même parmi la jeunesse qui lui était à l’origine ralliée. Le même Blaise Compaoré qui l’avait porté au pouvoir le fait assassiner le 15 octobre 1987, pour prendre sa place avec, sans doute, l’appui au moins tacite de la France. Cette mort a fait de Thomas Sankara une icône pour de nombreux Africains jusqu’à nos jours.