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Naissance de Pierre Le Pesant de Boisguilbert, c’est en 1646. 17 février 1646 à Rouen – 10 octobre 1714 à Rouen
Ce magistrat français, féru d’économie, a pour la première fois osé contester le mercantilisme, doctrine professée par la classe dirigeante au XVIIe siècle.
Baptisé le 17 février 1646 à Rouen, cousin de Corneille et peut-être lointain parent de Vauban, proche des jansénistes, Pierre Le Pesant de Boisguilbert se met en tête de contester l’impéritie des gouvernants ; démarche périlleuse au Siècle de Louis XIV ! En 1695, dans un livre intitulé Détail de la France, il décrit un pays exsangue victime de deux erreurs majeures :
- La première est de croire que l’État peut résoudre les problèmes économiques alors qu’en pratique, il étouffe la production par ses réglementations et ses taxes (un débat toujours actuel),
- La seconde, qu’il développera en 1707 dans un opuscule intitulé : De la nature des richesses, de l’argent et des tributs, est de croire comme les mercantilistes que la richesse vient de l’accumulation d’or et d’argent. En précurseur des libéraux et du premier d’entre eux, Adam Smith, Boisguilbert souligne avec bon sens que les métaux précieux n’ont aucune valeur en soi ; ils n’ont d’autre rôle que de faciliter les échanges. L’important réside dans la production de richesses.
Boisguilbert recommande un impôt universel sur le revenu, payé par tous. C’est le projet qui sera repris par Vauban dans son plaidoyer : La Dîme royale (ouvrage dont la paternité sera d’ailleurs attribuée à Boisguilbert par Voltaire !). Il recommande aussi, chose tout à fait révolutionnaire à son époque, d’interdire les monopoles, de faciliter la concurrence et de respecter la liberté des prix ; une façon paradoxale de faire en sorte que la libre confrontation des intérêts particuliers aboutisse à servir l’intérêt général. C’est en filigrane la «main invisible» d’Adam Smith.