- Accueil
- > RENCONTRES AU HASARD DE NOS BALADES
- > LA CITADELLE DE MONTMEDY (55)
LA CITADELLE DE MONTMEDY (55) 2 septembre, 2015
Si la première pierre de la citadelle de Montmédy est scellée en 1545, il ne s’agit pas d’une œuvre française mais espagnole. Charles Quint est le commanditaire de cet édifice chargé de défendre les Pays Bas espagnols des prétentions du royaume de France.
En 1657, Montmédy est investi par les troupes de Louis XIV dans le contexte du conflit franco-espagnol qui prolonge la guerre de 30 ans achevée par les traités de Westphalie du 24 octobre 1648. En août, la cité tombe entre les mains de Vauban qui démontre à cette occasion l’étendue de ses capacités. Signé le 7 novembre 1659, le traité des Pyrénées entérine l’incorporation de la ville de Montmédy au royaume de France. Sur demande du souverain, Vauban aménage la ville fortifiée au moyen des techniques les plus récentes.
La guerre de 1870 est l’occasion d’un nouveau siège de la forteresse de Montmédy. Après de lourds bombardements, la garnison rend les armes à l’automne. A l’issue de l’affrontement, la réorganisation défensive des nouvelles frontières de la France est confiée entre les mains du général Séré de Rivière. La plus haute priorité est donnée à la défense de la frontière avec l’Empire allemand. Le général Séré de Rivière avait également pour projet d’ériger de vastes ensembles face à la Belgique et au Luxembourg mais les crédits nécessaires ne lui sont pas alloués. Seules des améliorations d’ampleur modeste sont apportées à la citadelle de Montmédy, tels des casernements en maçonnerie recouverts de terre. Dans les années 1880, les crises de la mélinite et de l’obus torpille rendent du jour au lendemain complètement obsolètes les fortifications françaises. Non seulement Montmédy n’échappe pas à ce constat, mais décision est prise de ne pas entreprendre de modernisation car l’urgence reste à la frontière allemande…
1914 : une garnison de 2500 hommes destinée à…surveiller un tunnel !
A la veille de la Grande Guerre, la forteresse de Montmédy n’est plus destinée à soutenir un siège. Dès 1909 les textes du ministère de la guerre ne prévoient plus qu’un rôle de point d’appui pour les troupes de campagne opérant dans la région, et encore, il ne s’agit que d’une mission secondaire. Sa tâche essentielle est de protéger la voie ferrée Sedan-Longuyon, notamment le tunnel ferroviaire de Montmédy, et les ponts enjambant la Chiers. Le terme « protéger » n’est usé en cette circonstance que dans le sens d’empêcher qu’ils tombent intacts aux mains de l’adversaire. Des niches à explosifs sont déjà aménagées sous ces principaux édifices.
La taille et l’armement de la garnison, même s’ils sont sans comparaison avec les places modernisées, restent conséquents aux vues de la modestie de la tâche assignée : 2500 rationnaires et 65 pièces d’artillerie, y compris 12 mitrailleuses et un canon-revolver de 40 mm. D’importantes quantités de munitions et d’approvisionnements de toutes sortes, dont deux mois de vivres, sont entreposées.
Quel génie dans ces forteresses.Même sans Vauban
Bon Cremerdi l’ami JC