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LA CÈNE
Une grande fresque (460 par 880 cm) peinte par Léonard de Vinci entre 1495 et 1498 sur le mur de Santa Maria Delle Grazie à Milan, est l’un des tableaux les plus emblématiques de tous les temps, et certainement l’un des plus reconnaissables de De Vinci.
C’est un exemple parfait de l’art chrétien de la Renaissance, qui illustre le verset 13 :21 de l’Evangile selon Saint Jean où Jésus, entouré de ses disciples, révèle que l’un d’entre eux va bientôt le trahir. Le tableau capture les réactions des apôtres de façon vive, montrant chacune de leurs personnalités en action.
Alors qu’il s’agit d’une anecdote biblique, le tableau est bien plus qu’une scène religieuse de par sa composition extrêmement complexe. L’usage de De Vinci de la perspective ainsi que l’attention portée à la psychologie des personnages en fait l’une des premières pièces de l’art de la Renaissance, établissant plusieurs des conventions esthétiques du mouvement. Sa beauté frappante fera de nombreux émules par la suite.
Pour se permettre de retoucher plus facilement la peinture au fur et à mesure de son avancée, De Vinci utilisa une technique singulière inappropriée aux fresques – Au lieu de peinture humide, il utilisa de la tempera et des huiles après avoir imperméabilisé la pierre du mur au plâtre sec. En d’autres termes, il a travaillé sur support sec plutôt que sur plâtre humide utilisé habituellement dans le travail de fresques. Son initiative n’est pas vraiment une réussite et le tableau n’a pas bien vieilli et en fait, a montré des signes de détérioration dès le départ. Pour empirer les choses, le placement physique de la fresque sur un mur extérieur sujet à l’humidité l’a empêché de sécher correctement et a entraîné l’effritement du mur avec les années. L’historien d’art et contemporain de De Vinci Giorgio Vasari a regretté que la pièce soit « mal exécutée » car dans un état de détérioration évident seulement quelques dizaines d’années après sa création. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, bien que couverte par un panneau protecteur, la fresque pourrait avoir souffert davantage à cause des bombardements.
Heureusement, grâce à une copie à l’huile sur toile par Giovanni Pietro Rizzoli effectuée en 1520 qui a bien mieux résisté au temps, on effectua des tentatives de restauration au 20ème siècle et plusieurs détails manquants de la fresque furent ainsi récupérés. À cause des détériorations et des nombreuses restaurations, il reste de nos jours très peu de la peinture initiale.
SYMBOLES ET SPÉCULATIONS
Nombreux sont ceux qui pensent que La Cène inclut des significations cachées ou des messages secrets dans son symbolisme et quelques théories complotistes ont émergé depuis.
Par exemple, des écrivains ont théorisé que la personne assise à la gauche de Jésus (du côté de sa main droite) n’est pas vraiment Jean comme on pourrait le croire, mais plutôt une femme, peut-être l’épouse de Jésus ou Marie-Madeleine. L’idée est présentée comme postulat de départ de plusieurs ouvrages, dont le fameux polar Le Da Vinci Code. Alors que cette théorie est défendue avec ferveur par ses partisans, il existe peu de preuves venant la corroborer.