LÉGENDE DE L’EST
Le Transsibérien (en russe : Транссибирская магистраль, Transsibirskaïa maguistral ou Транссиб, Transsib) est une voie ferrée de Russie qui relie Moscou à Vladivostok sur 9 288 kilomètres. Elle est souvent confondue avec les trains qui y circulent, qui portent pourtant des noms différents selon les destinations qu’ils desservent. La ligne du Transsibérien traverse plus de 990 gares. De Moscou à Vladivostok, la durée du voyage est d’une semaine. La majorité de la population de la Sibérie se concentre le long du Transsibérien où se trouvent quelques bassins industriels importants, dont le Kouzbass.
Le gouvernement russe avait pour but de développer l’économie de la Sibérie, d’appuyer la flotte russe du Pacifique et d’augmenter l’influence commerciale et politique de la Russie en Chine.
Un premier tronçon du transsibérien avait déjà été achevé en 1888, de Samara à Oufa. Mais c’est le 17 mars 1891 que le prolongement d’Oufa jusqu’à Vladivostok fut décrété par oukase du tsar Alexandre III. Par la suite l’aide sensible des emprunts français et de la compagnie internationale des wagons-lits jouent un rôle de premier plan pour le financement des projets.
Le tronçon Samara, Oufa, Zlatooust, Tcheliabinsk fut inauguré le 26 octobre 1891.
En 1904, les travaux étaient à peu près achevés. À la voie trop légère fut substituée une voie plus lourde, de façon à pouvoir augmenter la vitesse. Jusqu’au Lac Baïkal la traction se faisait par des machines de type articulé Mallt, avec quatre essieux couplés et un essieu porteur à l’avant pour les trains de voyageurs et avec six essieux couplés pour les trains de marchandise. Au-delà, c’était des locomotives compound à deux cylindres extérieurs et à cinq essieux, dont quatre couplés. Avant la construction de la voie ferrée qui contourne le lac Baïkal par sa côte sud (terminée en 1904), la traversée du lac se faisait en bac et il fallait l’aide d’un brise-glace en hiver.
Le Transsibérien traverse alors la Mandchourie via le chemin de fer de l’Est chinois. Mais avec la perte de ce territoire par l’Empire Russe en 1907, l’exploitation de la voie ferrée était devenue problématique. Le gouvernement a alors décidé de construire une voie qui passe plus au nord par le territoire russe (via la ville de Khabarovsk) .
La construction de cette œuvre magistrale fut terminée en 1916 avec l’ ouverture du pont sur l’ Amour à Khabarovsk. Elle passe désormais entièrement par le territoire russe (ligne verte sur la carte dans l’infobox ci-dessus) et permit de relier l’est et l’ouest de la Russie. Le point de départ à Moscou se situe à la gare de Kaza et à la gare de Yaroslavl.
Entre les canapés en cuir, le piano et les tables du wagon-restaurant, c’est un va-et-vient continuel. Les passagers s’arrêtent au fumoir vitré, s’enfoncent dans les vapeurs d’une baignoire de marbre, vont feuilleter un livre à la bibliothèque. Au début du XXe siècle, les classes de luxe du Transsibérien offrent un grand confort. (1) Il s’agit d’une véritable petite ville, avec sa population permanente comme l’électricien, le masseur, le dentiste, le cuisinier. L’engin est bichonné et soumis à des rites, en premier celui de la toilette du matin. La longueur du voyage permet aux passagers de lier connaissance, autour d’un festin de caviar ou de harengs. La société se réunit le soir, quand l’électricité s’allume, en une bruyante gaieté de salon. Le jour, le dorlotement continu de la maison roulante permet la rêverie.